Après les quelques premières minutes consacrées à une rétrospective rapide de l’œuvre de Julie Taymor, la présentatrice propose de découvrir quelques images du Roi Lion. Il s’agit d’un montage présentant, sur le plan musical l’ouverture et la scène finale de l’œuvre, et sur le plan des images des extraits du spectacle.
La vidéo se termine… et spontanément la salle applaudit, un peu sous le choc ! Julie Taymor arrive sur scène.
Julie Taymor est à droite sur la photo.
La suite de la conférence de presse est composée d’une succession de questions posées par l’animatrice à Julie Taymor. Cette dernière ne parlant pas le français, l’animatrice note ses réponses et les restitue en français à l’auditoire.
Les premières minutes sont consacrées à la genèse du spectacle, au passage de la 2D (film) à la 3D (théâtre). Quand Disney lui propose d’adapter son film d’animation en musical, elle n’avait pas vu Le Roi Lion. Au premier visionnage, il devint claire que « Le thème et l’image principaux étaient pour moi le cercle. Le Roi Lion n’est pas simplement le récit d’un garçon qui devient adulte ; il met aussi en scène le rituel de la naissance, de la mort et de la renaissance. »
En ce qui concerne la liberté d’expression et de créativité, elle a imposé à Disney d’avoir une liberté esthétique totale sur le projet. « Entreprendre un projet tant théâtral que commercial constitue à la fois une expérience unique et une prise de risque. Il est rare, en effet, que ces deux mondes fusionnent. » nous rappelle-t’elle.
Pour la création du musical, elle a travaillé sur 3 aspects : l’histoire, la musique et l’esthétique.
Sur l’histoire, elle a assombri et approfondit le parcours de Simba. « Je pensais que ce personnage, celui d’un adolescent perdu, en difficulté, pouvait faire preuve d’un peu plus de mordant et de rébellion : la pièce en deux actes donnerait le temps de montrer le chemin ardu qui conduit à la découverte de soi. »
Sur la musique, elle a adjoint aux chansons de Elton John, des rythmes africains en langue zoulou ! « Durant la préparation du musical, Lebo M avait composé plusieurs chansons en zoulou et je tenais à ce qu’elles soient chantées dans leur version originale car rien ne peut remplacer la poésie et le mystère se rapportant au son d’une langue. »
D’un point de vue esthétique, la grande difficulté consistait à montrer des animaux sans perdre les expressions de l’acteur. L’utilisation de masque ‘classique’ n’était pas possible. Elle a donc créé ces masques qui se portent au dessus du visage en laissant donc les expressions du visage de l’acteur. « Je voulais que l’être humain soit un élément essentiel de la stylisation ; je désirais créer un double événement en permetant au public de voir simultanément l’acteur et l’animal. »
En ce qui concerne les décors, « le décorateur Richard Hudson a exaucé mon désir quand à une version essentiellement stylisée de Pride Rock. Très tôt, j’avais décidé de ne pas rendre La Terre des Lions sous une forme réaliste. Je voulais que les spectateurs (…) s’abandonnent en toute confiance à l’imagination. » Par sa mise en scène, sans réel décor, elle plonge malgré tout son public en plein savane !
Avec l’exemple de la ‘roue des gazelles’ ci-dessus, elle exprime ce refus du « duplicata du film sur scène », en effet, en prenant un mécanisme classique du théâtre de marionnettes, elle magnifie le concept en montrant et mécanisme et l’homme nécessaire à son fonctionnement. La beauté du théâtre, c’est « qu’il n’est pas nécessaire de tout dessiner, de tout montrer », l’imagination fait le travail.
Son travail de scénariste a aussi consisté à revoir la place des femmes dans la pièce. « Dans les contes de fées et les mythes, la figure de la mère est souvent absente ou effacée, afin que le héros puisse se débattre tout seul avec les difficultés de la vie. » Le personnage de Nala a été rendu plus présent et elle est dotée d’une personnalité fougueuse. Mais le personnage le plus modifié, c’est Rafiki. « Il devient la présence féminine la plus forte du musical, à la fois leader spirituel, mais aussi comique ! »
Le cinéma a un rôle important dans la mise en scène du Roi Lion. « Pride Rock qui surgit du sol, c’est comme un mouvement de caméra dans un film. » Et avec l’apparition de certains masques plus ou moins grands, Julie Taymor change les échelles, joue avec les perspectives.
L’espace et les paysages sont considérés comme un personnage à part entière. Les décors sont portés par les danseurs à travers leurs costumes, comme par exemple les danseurs avec leur plateau d’herbe sur la tête, ou bien les costumes ‘végétaux’ pour la chanson L’amour brille sous les étoiles.
Après cette partie faite de questions/réponses entre l’animatrice et Julie Taymor, cette dernière présente les premières images de son prochain film, actuellement en montage, il s’agit de Across the Universe, un film musical qui comprend 18 chansons des Beatles.
Enfin, cette conférence de presse se termine par quelques questions.