J’ai vu Le Roi Lion… – 2

Et pour ce deuxième numéro de la rubrique « J’ai vu le Roi Lion… », c’est Audrey qui nous parle de son expérience. Si vous souhaitez, vous aussi, participer, il suffit de m’envoyer un message.

« J’ai vu le Roi Lion… pour la première fois le 1er mars 2005 à Londres, au Lyceum Theatre. C’est tout près de la gare de Waterloo, dans le quartier du West End.

J’ai toujours aimé Londres, et aussi les comédies musicales. Grâce au spectacle « La Légende du Roi Lion » à Disneyland Resort Paris (où je travaille), j’ai rencontré plusieurs performers (acteurs) anglais venus tout droit du West End. J’ai habité avec eux dans les résidences pour les employés de Disney et c’est comme ça que j’ai fait connaissance avec Le Roi Lion. Certains d’entre eux avaient fait partie de la troupe originale de Londres et ils m’ont véritablement donné envie d’aller voir Le Roi Lion là-bas. J’y suis allée avec une amie fan de comédies musicales, comme moi. Nous avons réservé nos billets en ligne sur Ticketmaster, ainsi qu’un pack « Eurostar » qui comprend l’aller-retour en Eurostar et une nuit dans un hôtel du West End. Et le soir du 1er mars, nous nous sommes dirigées vers le Lyceum Theatre avec un enthousiasme débordant ! On allait enfin voir Le Roi Lion, c’était une grande aventure pour nous !

J’ai été complètement émerveillée. Je suis restée sans voix pendant un bon moment. Notre ami qui avait joué Simba dans la troupe originale nous attendait devant le théâtre après le spectacle, ce qui a participé encore plus à mon émerveillement… Cette soirée a été magique, et j’ai encore du mal à trouver les mots. C’est quelque chose qui vous transporte en un instant là où vous n’aviez même encore jamais envisagé d’atterrir. Et au-delà de la simple association des prouesses techniques, du talent des artistes et des créateurs, il y a l’émotion. Ce spectacle vous touche au plus profond de vous-même. Vous devenez dès la première chanson un maillon du Cercle de la Vie, et vous voyagez tout au long de la soirée en passant du rire aux larmes, du frisson à la chaleur des chants africains, de la vie à la mort. Une expérience unique.

Je crois que l’ouverture, Le Cercle de la Vie, restera le moment qui m’a marqué le plus. Sûrement parce qu’à ce moment j’ai réalisé que j’étais enfin là où je rêvais d’être depuis plusieurs mois, et puis parce que c’est un véritable choc visuel et auditif. C’était la première fois que j’allais voir une comédie musicale de Broadway : l’orchestre live, les sons tellement vivants du théâtre. Et puis ce numéro d’ouverture vous fait littéralement tourner sur vous-même. Tout est autour de vous, en haut, à droite, à gauche, devant et derrière. Vous vous retrouvez en quelques secondes au milieu du cercle de la vie. J’ai pleuré sans savoir pourquoi. J’ai juste été submergée par l’émotion.

La « réalité » du son, l’acoustique du théâtre m’a marquée. En fait on entend le moindre son sur la scène, les pas, la respiration des performers. Et j’ai mis un moment avant de réaliser qu’ils avaient des micros situés sur le front dans la base de leurs masques. J’ai cru pendant un bon moment qu’ils n’avaient pas de micro et qu’il y avait comme quelque chose de magique dans les murs de cet endroit qui faisait qu’on pouvait tout entendre (rires).

Tout le monde connaît les chansons géniales du dessin animé de Disney. Mais il y a aussi des chants africains, des dialogues extraits du films, modifiés, rallongés, d’autres dialogues totalement nouveaux, et des nouvelles chansons aussi. Elles sont géniales. Et la puissance d’un orchestre live, c’est impressionnant. Il est sous la scène, dans la fosse, mais on a l’impression que le son est partout. Différents genres sont aussi mélangés. Il y a des éléments carrément rock, d’autres moments plus classiques, et puis toujours les magnifiques chants africains.

Il y a beaucoup d’humour dans la mise en scène, on rit énormément. La finesse des dialogues qui existe déjà dans le texte du dessin animé de Disney (jeux de mots, etc), on retrouve tout ça. Et il y a beaucoup de situations comiques. A côté de ça, Le Roi Lion contient aussi des éléments tragiques, et la mise en scène devient spectaculaire à ces moments là. Ce qui m’a marqué le plus, ce sont les jeux d’échelle et de profondeur. La mise en scène joue avec l’espace comme aucun spectacle ne l’a jamais fait. On est au premier plan, tous les regards sont axés sur le devant de la scène, et tout à coup, un mécanisme apparaît, un rideau se lève et la vision s’étend à l’infini.

Au niveau des chorégraphies, le plus impressionnant à mes yeux reste la façon dont les acteurs incarnent les animaux. Les mécanismes des marionnettes sont visibles, et pourtant ça ne gène rien. Et les danseurs semblent bouger comme s’ils étaient véritablement des animaux, et ils ne font qu’un avec la partie marionnette. Je ne sais pas comment ils font. C’est magique. Le langage du corps semble être sans limite.

Quand aux costumes, j’ai du mal à parler de « costumes »… C’est comme si les humains avaient une peau d’animal, sauf qu’il n’y a rien en fourrure ou en peau qui fait penser à un animal. Ils ont utilisé des costumes traditionnels africains pour certaines parties, et sinon les motifs des costumes des personnages principaux sont très « ethniques ». Certains sont faits de tissus imprimés façon « peinture corporelle ».

Ce qui est magique, c’est la force du live : certains dialogues sont parfois modifiés par les acteurs selon leurs humeurs. Vous vous rappelez de la scène où Zazu est enfermé dans une cage par Scar ? Il chante une chanson, Scar lui en demande une autre et Zazu se met à chanter « Ah comme le monde est petit ! » Et bien la deuxième fois que je suis allée voir Le Roi Lion à Londres, Zazu s’est mis à chanter « Supercalifragilisticexpialidocious » au lieu de la chanson habituelle… Et j’avais réservé depuis longtemps ma place pour aller voir Mary Poppins le lendemain !!

Je parle tout le temps du Roi Lion. Je conseille à tous ceux qui vont à Londres d’aller le voir. Si il y a UNE comédie musicale à voir là-bas, c’est celle là ! Et tous ceux qui l’ont vue ont tous la même réaction, c’est quelque chose d’extraordinaire.

J’y suis retournée en Mai 2006, quand une autre amie a rejoint la troupe à Londres. J’avais très envie de la voir sur scène. Elle avait tellement travaillé pour obtenir ce rôle, j’étais très fière d’elle. Ce soir là j’ai découvert le spectacle sous un autre angle. Sous SON angle. Et j’ai encore pleuré…!

Le Roi Lion, à Paris, j’ai hâte !! J’ai déjà ma place ! J’ai un peu peur du texte en français, car cela fait 3 ans que le texte en anglais est imprimé dans ma tête. J’ai peur que certaines blagues de la langue anglaise ne puissent pas être traduites aussi. Mais je SAIS que la mise en scène, l’ambiance, le thème, la musique, tout sera magique comme à Londres. J’ai vraiment hâte de savoir les noms des acteurs. J’ai entendu plusieurs rumeurs, je connais quelques acteurs qui ont passé les auditions, mais j’ai beau les torturer, ils ne veulent rien me dire !! »

Avertissement : cette interview peut ne pas refléter les opinions de la Rédaction du Rapport du Matin.

Nouvelle rubrique : J’ai vu le Roi Lion…

Une nouvelle rubrique pour Le Rapport du Matin : tous les lundis, une interview d’un francophone ayant déjà vu le musical Le Roi Lion à l’étranger. Nous commençons cette rubrique par Zwaartnacht. Si vous souhaitez participer, il suffit de m’envoyer un message.

« J’ai vu le Roi Lion… à Londres en février 2004.

C’était un rêve d’enfant. Je suis fan du Roi Lion depuis que je l’ai vu pour la première fois au cinéma, à 7 ans. J’ai appris en 1997 qu’il existait une comédie musicale, mais je ne pouvais pas partir à Broadway, juste pour ça, à l’âge de 10 ans ! Quand en 1999 il est arrivé à Londres, j’ai songé à partir là bas. Mais mon niveau d’anglais n’était pas au top. J’ai donc amélioré ma pratique de la langue anglaise au maximum, j’ai faire des petits boulot pour payer le voyage, et voilà ! J’ai pu partir une journée dans la capitale anglaise.

Ce qui m’a frappé le plus, c’est l’ingéniosité déployée pour donner vie au Roi Lion ! Un décor simple, mais très « articulé », capable de se transformer au fil des scènes. Petite déception cependant face à certaines parties, un peu « vide ». Par exemple pour les scènes se passant dans la jungle, à l’origine on devait avoir un décor luxurieux. Or on a un décor au style très artificielle et trop épuré au final. Mais l’impression générale est vraiment bonne. Des personnages ont gagné en ampleur (Nala, par exemple, et Rafiki qui est devenu très drôle). Ensuite la comédie musicale va au-delà du film. On découvre ainsi ce qu’il se passe sur la Terre des Lions pendant l’exil de Simba. La relation Scar-Nala est… vous verrez.

La musique ? Superbe bien sûr ! Outre les chansons du film, il y a de nouvelles compositions. Si certaines nouvelles compositions (The Morning Report, The Madness of King Scar) peuvent sembler mineures face aux chansons du film, ce n’est pas le cas de Shadowland et de Endless Night par exemple. Crées à partir des chansons du CD Rythm of the Pride Land, Lea Halalela devenue Shadowland, raconte l’exil de Nala. Quand à Endless Night, inspiré par Lala, elle raconte de manière très émouvante le chagrin de Simba.

Les chorégraphies sont très originales. Quand les lionnes chassent par exemple, l’ensemble féminin effectue une sorte de danse, qui rappelle vraiment la chasse. On finit par en oublier qu’il y a un humain en dessous.

Sur les affiches, les costumes m’avaient surpris, voire un peu gêné. Je trouvais que les personnages sous forme de marionnette (Timon, Zazu,…) faisaient « guignol ». Le fait que les lions portent des demi-masques, me gênait, je trouvais que cela déformait le visage de l’acteur. En le voyant en vrai, j’ai changé d’avis : la superposition masque-visage, fait qu’au bout d’un moment, on voit les expressions sur le masque (c’est un peu compliqué à expliquer, mais c’est comme cela). En fait les acteurs deviennent vraiment Simba, Nala ou une des hyènes : on ne voit plus la limite costumes-acteurs.

Pour les marionnettes, la scène étant sombre, ce n’est pas comme sur les photos de promotion du spectacle, ou l’on voit clairement le comédien et sa poupée. Là on voit un peu le comédien, mais on l’oublie vite et bientôt on ne voit plus que son personnage.

Bien sûr, l’orchestre joue en live. L’ensemble est vraiment bon, mais en fait j’étais tellement captivé par le spectacle, que je n’ai pas trop fait attention aux musiciens. Et sans tout vous dévoiler, tous les membres de l’orchestre, ne sont pas toujours devant la scène…

Quand j’y suis allé, le public était enchanté ! C’était un mercredi après-midi, en troisième catégorie, donc il y avait plusieurs enfants autour de moi. Cela dit, en deuxième et première catégorie, on en voyait de moins en moins. Je pense que le public anglais a vite compris que le Roi Lion n’était pas réservé aux enfants (d’ailleurs il est déconseillé au moins de 10 ans). J’espère que le public français le comprendra également.

Le Roi Lion à Paris, je l’attends avec impatience !!!! Enfin, en Français, quelle joie, quelle joie ! En général quand je partageai les chansons avec quelques amis du lycée ou de la fac, j’étais obligé de les traduire simultanément. Là, ce ne sera plus la peine… Et puis il me tarde d’entendre les VF de Shadowland et Endless Night. Et, en fait, il me tarde de le revoir ! Paris, pour moi, c’est quand même plus accessible que Londres ou Scheveningen. »

Avertissement : cette interview peut ne pas refléter les opinions de la Rédaction du Rapport du Matin.