Les archives du web : Clotilde a vu La Belle et la Bête à Londres en 1998

Interview réalisée en août 2000 par email. Clotilde L. a vu par hasard La Belle et la Bête à Londres en 1998.

Que penses-tu de cette comédie musicale ?

Clotilde L. : Ce sont les décors qui m’ont le plus impressionnée. J’admire l’imagination des gens qui les ont conçus. La façon dont les différents morceaux s’assemblent pour former tel ou tel lieu, la richesse des détails, c’était vraiment stupéfiant !

“Be our guest” [C’est la fête] est le moment le plus fou, le plus grandiose. C’était déjà le cas dans le dessin animé, je trouve vraiment formidable d’avoir réussi à recréer cette ambiance délirante et fofolle en “vrai”. Je pensais que ce genre de délire n’était justement possible qu’en dessin animé ou en film, je ne croyais pas qu’on puisse le faire en “live”, en tout cas pas aussi bien…

La scène dans la taverne où ils chantent en frappant leur chope l’une contre l’autre est aussi un des moments que j’ai le plus aimé : je fais partie d’une troupe de comédiens amateurs et je n’ose pas imaginer le temps qu’ils ont passé à répéter ce ballet pour arriver à un tel niveau de précision.

Et l’adaptation ?

Clotilde L. : Impeccable. Tout est bien respecté. On n’a pas sacrifié une partie sous prétexte que ça aurait été trop difficile à réaliser. Les moments forts du dessin animé se retrouvent dans la comédie musicale et gardent le même degré d’intensité, ce que je trouve exceptionnel. Le passage au personnage réel aurait pu faire disparaître l’ambiance magique et féerique mais ce n’est pas le cas, on baigne dans le merveilleux !

Ce qui est exceptionnel c’est que la comédie musicale ne souffre pas de la comparaison avec le dessin animé.

Au début, j’avais un peu peur de me retrouver à un truc du genre du spectacle donné à Disneyland, avec une grosse théière et une grosse “petite tasse”. Je dois dire que l’adaptation des gens en objet est assez heureuse, avec divers degrés de réussite bien sûr. Je dirais que le seul point négatif, c’est la robe de bal de la Belle. Elle aurait je pense gagner à plus de sobriété.

Penses-tu que l’orchestre soit indispensable ?

Clotilde L. : Une bande sonore n’est pas adéquate pour ce genre de spectacle. Quand les gens chantent en direct, la musique doit être en direct, sinon ça perd de son naturel, ça fait karaoké.

Un souvenir ?

Clotilde L. : Le spectacle que j’ai vu était le dernier de la chanteuse qui interprétait Belle. Donc toute la troupe lui a remis des fleurs, c’était très sympa.

Conseillerais-tu ce spectacle?

Clotilde L. :Tout à fait, outre que c’est un très beau spectacle, il a l’avantage d’être accessible à des gens qui ne maîtrise pas bien l’anglais. L’histoire est connue et beaucoup de gens ont vu le dessin animé.

Les archives du web : interview de Alexia qui a vu La Belle et la Bête à Los Angeles, Londres et Stuttgart

Interview réalisée en janvier 2001 par email. Alexia M. a vu La Belle et la Bête à Los Angeles, à Londres et à Stuttgart !

Pourquoi es-tu allée voir La Belle et la Bête ?

Alexia M. : J’avais adoré le dessin animé La Belle et la Bête. En avril 1995 j’étais aux USA et je vois sur la chaîne Disney Channel qu’une comédie musicale sur la Belle et la Bête est en cours de production. J’avoue que j’étais très déçue car je pensais que je ne pourrais jamais la voir. En effet à cette époque la France n’était pas très fan des comédies musicales et il était inimaginable que ce spectacle puisse arriver en France… Mes amis américains mon offert par la suite le CD et je me le passais en boucle. En août 1995 je suis allée à Los Angeles : la comédie musicale s’y jouait!!!!! J’ai bien sûr acheté ma place tout de suite. J’étais sur un petit nuage!!

J’ai vraiment adoré ce spectacle et quand j’ai su qu’il se jouait à Londres je me suis réjouis car c’est quand même moins loin que les USA… Je voulais encore retrouver la magie de cette comédie musicale. Je n’ai jamais été déçue… J’ai été aussi au Japon et j’ai vu que La Belle et la Bête se jouait également là-bas, mais les places étaient trop chères (le Japon est un pays très cher). En plus de cela, je n’y ai même pas trouvé le CD du spectacle.

J’étais donc encore sur ma faim. Et puis comme ce sujet me passionne, j’ai cherché sur le net des infos. Je suis tombé sur un site et j’ai vu qu’on la jouait à Stuttgart. Devinez ce que j’ai fait alors… J’ai pris ma voiture et j’y suis allée toute seule (tous ces kilomètres rien que pour ça…). Ma place achetée au dernier moment, j’ai assisté une fois encore à la plus magique des comédies musicales. Et croyez-moi j’en ai vues des tas (Cats, Les Misérables, Le Fantôme de l’Opéra, Miss Saïgon, Notre-Dame de Paris).

Tu as donc été touchée par quelque chose…

Alexia M. : Oui, par l’atmosphère. Les décors et les costumes sont une véritable merveille. Nous sommes plongés dans un conte de fées et nous sommes sous le charme dès les premiers instants… On retrouve tous les sentiments : l’amour, la joie, l’espoir mais aussi la haine, la peur, la tristesse… C’est très complet. J’ai beaucoup apprécié la transformation de la Bête en Prince. J’ai cherché à voir le truc et je n’y pas réussi (les 3 fois). C’était tellement bien fait qu’on y croyait vraiment. C’est la grande force de ce spectacle: on croit en cette histoire, en ses personnages si attachants.

Le moment que j’ai le plus aimé ? C’est difficile à dire… J’avoue qu’à chaque fois que les premières notes de musique s’élèvent j’ai des frissons…. Dans le spectacle, j’ai bien sûr aimé la scène du bal et son atmosphère si romantique même si je l’ai trouvée trop courte (quand on aime on en veut toujours plus, non?). Sincèrement tout est parfait.

Et puis, cette magie ! Tout se passe sur la scène et on ne voit aucun truc. On croit sincèrement que la magie existe après cela… J’ai acheté un livre aux USA qui explique l’envers du spectacle. On y apprend que tout a été orchestré par Steinmeyer et Gaughan. Ces noms ne te disent rien mais si je te dis qu’ils ont travaillés avec David Copperfield on comprend le niveau de ces effets spéciaux !

Comment trouves-tu l’adaptation du dessin animé ?

Alexia M. : Elle est parfaite. On retrouve tous les personnages qui ont fait le charme du dessin animé. Ils sont même bien plus travaillés. Tout est plus abouti, plus profond. Le spectacle durant une heure de plus que le dessin animé il est évident que l’histoire a été enrichie. Petite confidence : je préfère la comédie musicale au dessin animé. Notamment parce qu’on ressent plus la détresse de la Bête. Les objets enchantés dans le dessin animé apportaient une pointe d’humour qu’on retrouve dans le spectacle mais, en plus, on réalise qu’ils souffrent également de ne plus être humains. Le sentiment d’espoir est lui aussi plus présent que dans le dessin animé. On retrouve d’ailleurs une chanson qui devait être dans le dessin animé “Human Again” et qui a été remplacée par “Something There” [Je ne savais pas]. Cette chanson a été écrite par Howard Ashman peu avant sa mort. Lorsque les objets entament cette chanson, il y a beaucoup d’émotion derrière.

Et puis les costumes sont superbes! Ce n’est pas étonnant si Ann Hould-Ward, qui a créé les costumes, a obtenu des récompenses pour son travail sur ce spectacle. On retrouve les mêmes costumes que dans le dessin animé mais avec un soucis du détail…. Belle a d’ailleurs deux robes de bal différentes (alors qu’elle reportait la même à la fin du dessin animé). Les costumes des objets enchantés sont très impressionnants car ils possèdent leurs propres effets spéciaux. Par exemple Lumière, qui a été transformé en candélabre, allume et éteint les flammes qui sont au niveau de ses mains.

Les décors très riches et même baroques permettent d’obtenir une atmosphère de conte de fées. Je sais que je me répète mais il suffit de voir des images du décor pour comprendre ce que je veux dire.

Et il y a aussi les lumières ! Sans elles, impossible de rendre une impression de chaleur dans le village de Belle, ou ce sentiment d’oppression dans le château.

Une anecdote : Susan Egan (la première interprète de Belle) a entendu un soir, une petite fille de 10 ans qui a dit: “Elle a la même robe que moi !”… Les enfants adorent et les adultes aussi…

Quand je suis allée à Stuttgart je n’étais entourée que par des adultes. Ce qui prouve que ce spectacle s’adresse à toute personne croyant encore à la magie. Et pour celles qui n’y croient pas, elles changerons d’avis après….

D’ailleurs, j’en parle autour de moi, je prête CD, programmes, livre. Mes amis américains y sont allés grâce à mes conseils et ils ont beaucoup aimé : on ne voit pas le temps passer. Et même si on connaît déjà l’histoire, on est toujours inquiet de savoir si la Bête va réussir à se faire aimer. On rit, on pleure. C’est un spectacle qui peut plaire à tout le monde.

Les archives du web : rapport de stage d’une lycéenne auprès de la production de La Belle et la Bête de Stuttgart

Simone Frasch est une lycéenne allemande qui a effectué un stage de deux semaines auprès de la production de La Belle et la Bête à Stuttgart en Allemagne. Voici une traduction d’un extrait de son rapport de stage.

Découverte d’un métier au lycée
2 semaines à la rencontre de la magie de Disney

Tout commence par ma lettre de candidature demandant à effectuer un stage auprès de la production de “La Belle et la Bête”. J’espère impatiemment qu’une réponse positive va suivre. Fin août 1998, je reçois cette lettre tant désirée qui m’offre un stage d’une semaine. Elle me donne aussi le numéro de téléphone de Monsieur Boßmann que je dois contacter environ trois semaines avant le début du stage. Il doit me donner plus de précisions sur le contenu du stage. Je contacte alors toutes les autres entreprises que j’ai sollicitées et qui avaient acceptées. Le stage tombant juste avant les vacances de Pâques, cela me permettra éventuellement de le prolonger. Après une courte conversation téléphonique avec Monsieur Boßmann, tout est réglé, il ne me reste plus qu’à attendre six mois !

Avant que mon stage ne commence véritablement, je rends une petite visite à “La Belle et la Bête” pour chercher le programme de mon stage et quelques autres renseignements. Je me présente à l’entrée des artistes et demande Frank (Responsable artistique). Pour me donner un petit avant-goût de ce qui m’attend, Frank me fait visiter la scène, la cafétéria, la régie et la salle de repos. Maintenant il ne me reste plus qu’une semaine et demie, et je suis déjà très impatiente d’en voir et d’en apprendre plus. Un spectacle comme celui-ci demande beaucoup de travail, de créativité et de talent. Et c’est exactement ce qui m’intéresse et ce sur quoi je veux en savoir plus.

Enfin le jour tant attendu arrive !

23 mars 1999 – 13 heures

Mon stage commence !

Je monte au deuxième étage où je me présente à la régie. En passant j’entrevois une partie du théâtre. Je trouve Frank dans la salle de repos où je fais connaissance avec quelques personnes de l’équipe technique. Entre autre Susanne. Je “l’aide” à changer deux lampes (ce qui veut dire que je lui passe de temps en temps quelque chose où que je lui tiens ceci ou cela) et à découper des filtres colorés qui servent pour les effets de lumière. Plus tard Lars me montre toute la scène. On ne voit les différents domaines qu’aborde une comédie musicale que lorsque l’on regarde les coulisses : la technique, le son, l’éclairage, les costumes, la mise en scène, les accessoires…

Lars me fait découvrir tous les pupitres de contrôle de sonorisation et d’éclairage ; nous montons tout en haut, au quatrième étage. Là, se trouvent les spots appelés “poursuites” qui permettent de bien éclairer les comédiens sur la scène. Et c’est loin d’être facile !

Je dois donc rester là (silencieuse sur une passerelle perchée à 35 mètres) sans bouger pour ne pas déranger les acteurs qui répètent justement sur la scène à 35 mètres de là. À la fin de la visite, je me rends compte combien de répétitions il faut pour que Gaston, le vantard, paraisse si vantard. Il faut beaucoup de concentration et de précision pour que tout s’accorde : le chant, le jeu de l’acteur, les lumières, les décors et les effets spéciaux.

Après les répétitions, tous les projecteurs sont testés un par un comme avant chaque spectacle (cela permet d’éviter un nombre important de problèmes). Avec la fin des vérifications prend fin aussi mon premier jour de stage.

Mercredi 24 mars 1999

Au programme d’aujourd’hui la Scénographie.

Après un court arrêt dans la salle de repos, Markus me montre absolument tout ce qui concerne la Scénographie. Ainsi je regarde par exemple de 25 mètres de haut, à travers la grille qui tient les cintres, les répétitions sur la scène ! Si nous sommes à cette hauteur c’est que Markus me montre et m’explique le système des “cintres”. Plus tard je l’accompagne aux pupitres de commande de la Technique.

Là, on m’équipe d’un casque et je peux écouter les conversations et les ordres, suivre leur exécution sur les écrans ou, en me contorsionnant un peu, sur la scène. A la fin de ma deuxième journée, j’arrive à comprendre quelques notions de la Technique :

La Technique est divisée en deux parties : la machinerie supérieure et la machinerie de scène.

La machinerie supérieure se compose de 71 “cintres” (parties de décors montées et descendues à l’aide de câbles).

La machinerie supérieure est indépendante de l’œuvre (c’est à dire qu’elle peut être réemployée à chaque nouvelle œuvre présentée, elle fait partie intégrante du théâtre.)

La machinerie de scène, par contre, a été fabriquée spécialement pour La Belle et la Bête. Quand les représentations de La Belle et la Bête prendront fin, toute cette machinerie sera démontée et emportée. La machinerie de scène se compose d’environ 25 accessoires téléguidables et de 13 non-téléguidables. Un accessoire téléguidable peut être déposé à chaque point de sa rainure de transport. Les accessoires non-téléguidables peuvent seulement aller d’un point A à un point B.

Le guidage de toute la machinerie se fait grâce à un logiciel spécial.

Tout le système doit passer un contrôle technique annuel.

Un rideau pare-feu qui pèse environ 12 tonnes peut séparer la salle de spectacle de la scène en cas d’incendie. Celui-ci peut être baissé en à peine une minute. Pour plus de sécurité, 2 pompiers sont présents à chaque représentation dans la salle de spectacle.

Jeudi 25 mars 1999

Aujourd’hui mon parcours à la découverte de La Belle et la Bête me conduit au magasin des accessoires. Tout d’abord Judith me montre des endroits du théâtre que je n’ai encore pas vus. C’est à dire la scène secondaire, où les acteurs s’exercent quand ils ne le font pas sur la véritable scène, la Régie, les ateliers d’accessoires et de pyrotechnie, les entrepôts…

Après cela je regarde le renouvellement des charges pyrotechniques qui est à refaire chaque jour, pour qu’à chaque spectacle, les fumées puissent exister, les explosifs puissent exploser, les feux d’artifices puissent démarrer !

Ensuite j’aide à installer un cordon lumineux sur une armoire d’accessoires car pendant le spectacle, sur le plateau, il fait noir comme dans un four. En faisant cela nous conversons sur le métier, sur l’avenir. Avant les répétitions, il nous reste du temps pour examiner les petits accessoires.

Pendant les 2 heures de répétitions, un casque me permet de nouveau de suivre le travail de la Régie (mis à part quelques petites manipulations, je suis réduite à regarder faire) car c’est à l’accessoiriste de faire en sorte que le spectacle se déroule normalement. Il doit remettre les accessoires supplémentaires aux acteurs, remettre à leur place les grands accessoires qui ne sont plus utilisés après les avoir sortis des rainures.

Je profite de la pause due à la collision entre deux accessoires pour faire connaissance avec deux autres stagiaires. Exactement comme moi, elles se trouvent aussi ici dans le cadre d’un stage scolaire.

Après les répétitions, j’aide Conny également accessoiriste, avec laquelle j’avais discuté auparavant autour d’un café, à mettre à leur place les accessoires utilisés pendant les répétitions, à nettoyer la cloche en verre de la rose magique, à plier les chapeaux-clac et à les accrocher.

Normalement c’est tout pour aujourd’hui, mais quand Conny me demande si je ne veux pas assister à la préparation de la transformation en fée, je reste jusqu’à un quart d’heure avant le spectacle. Je passe donc environ une demi-heure dans la salle de repos avant de regarder les préparations.

Ainsi mon troisième jour chez La Belle et la Bête n’a pas du tout été ennuyeux car l’atmosphère est vraiment sympa, tout le monde est aimable…

“Tu n’as pas besoin d’être fou pour faire ce métier, mais cela aide singulièrement.”

Samedi 27 mars 1999

Aujourd’hui j’explore la sonorisation. Après une courte présentation des appareils que les techniciens doivent savoir utiliser, j’arrive à la conclusion qu’un technicien du son doit également avoir une bonne mémoire des couleurs pour repérer les boutons ! Mon premier arrêt se fait dans la salle de radio. La salle de radio est la salle de contrôle des micros. Peter est justement en train de contrôler systématiquement tous les micros. Pendant qu’il dit quelque chose comme “le test, blablabla”, un autre technicien donne le OK ou exige un réglage, etc.…

Ensuite Peter m’emmène aux pupitres de contrôles où Stefan m’explique les fonctions de chaque bouton. Après cela j’ai une pause jusqu’au spectacle de l’après-midi. Car j’ai le droit de suivre la première partie de la représentation dans la salle du Son. C’est là que j’ai l’occasion de voir pour la première fois le spectacle du point de vue des spectateurs. Mais en fait je fais plus attention aux ordinateurs et aux écrans de contrôle qu’au spectacle lui-même. Le technicien assis devant son ordinateur, doit réagir à des signes précis et des mots clefs. Quand il n’y a pas d’effet, je discute avec Michael de son recrutement, de mes projets professionnels, des comédiens et de leur talent et de beaucoup d’autres choses. Pendant l’entracte de 30 minutes, nous allons à la cantine pour prendre un déjeuner tardif.

Après l’entracte, je passe le deuxième acte dans la salle de radio chez Peter. Quand tout fonctionne bien, il n’a pas grand chose d’autre à faire que vérifier sans cesse que les micros n’ont pas été endommagés par les lourds costumes. Le spectacle se passe sans incident ce qui prouve bien sûr la qualité du travail des techniciens, mais c’est aussi moins spectaculaire. Car quand il y a un pépin, on travaille et on improvise d’arrache-pied dans les coulisses. (“Quand il n’y a plus un bruit chez nous, c’est qu’il y un méchant problème quelque part!”)

Après le spectacle j’aide Peter avec un voltmètre à vérifier les batteries des micros. Après chaque spectacle il faut vérifier et changer les batteries pour le spectacle suivant. J’aide en distribuant les micros aux acteurs. Après cela, ma journée de travail est terminée. Même si je n’ai pas vu tout le spectacle, je sais désormais comment on travaille dans les coulisses et je vois cette œuvre vraiment avec d’autres yeux.

Dimanche 28 mars 1999

La mise en scène est au programme.

Après l’entracte de la séance de 15 heures, je reprends le casque et je suis la mise en scène. Au changement de décors, le responsable vérifie que chaque chose est à sa place, qu’il n’y a pas de problème pour la scène suivante, etc.…

Une personne de l’équipe du management est pendant tout le spectacle le “topeur”. Le ”topeur” donne tous les signaux pour les lumières, les effets, les décors… J’ai la possibilité de regarder le spectacle de côté et je vois pour la première fois la transformation, vraiment géniale, de la Bête en Prince. Après le spectacle j’aide au rangement du rideau “Kakubi” (c’est le rideau de la scène “Sei hier Gast” [C’est la fête]).

Mardi 30 mars 1999

Aujourd’hui je suis à la Scénographie.

D’abord j’accompagne Frank à la vérification de la scène. Après quelques instructions, j’ai le droit d’actionner moi-même des cintres (ce n’est pas désagréable de faire bouger 300 à 600 kg à l’aide d’un petit levier). Pendant les répétitions, où seuls les acteurs principaux jouent, je suis de nouveau en haut, aux pupitres de commandes avec Muha et Steffen. De là je les suis par l’intermédiaire de 5 caméras différentes et grâce à mon casque. À cause de la routine, je commence à trouver le temps long, Muha et Steffen aussi d’ailleurs. Mais quand le “go” du “toper” arrive un peu trop tôt et que Belle sort tout simplement avec l’accessoire sur lequel elle se trouvait justement, nous sommes de nouveau parfaitement réveillés.

De la première galerie, où se trouve la Scénographie, je vois directement la scène et les répétitions.

A ceux qui pensent que jouer et chanter, c’est facile, je peux assurer que cela demande beaucoup de force et de concentration pour savoir exactement où doit se trouver tout à chaque scène ! J’avais moi aussi pris ce métier pour beaucoup plus facile qu’il ne l’est. Mais maintenant je me rends compte du nombre de répétitions nécessaires pour que chaque scène soit réussie à 100 % !!!

Dimanche 4 avril 1999

Pour la fin de mon stage, je reçois un ticket gratuit pour voir La Belle et la Bête. J’ai déjà vu le spectacle des salles de techniques ou de la scène, mais le regarder installée dans un fauteuil confortable, c’est autre chose !

Savoir comment se font telle ou telle chose, comprendre ce qui se passe dans les coulisses, reconnaître certains détails invisibles, connaître la pièce et savoir combien de travail il y a derrière un tel résultat, c’est ce que j’ai appris en effectuant mon stage chez La Belle et la Bête.

Extraits de « Berufs Orientierung an Gymnasien, Bericht von Simone Frasch », traduction et adaptation de Sébastien et Ingeborg M.

Les archives du web : interview de Thierry Gondet qui a joué Lumière à Stuttgart

Découvrez cette interview effectuée par email en avril 2000, il y a 13 ans !

INTERVIEW EXCLUSIVE de Thierry Gondet un Français qui a joué Lumière dans La Belle et la Bête à Stuttgart.

Bonjour, vous êtes français et vous venez de jouer 503 fois dans la Comédie Musicale Die Schöne und das Biest [La Belle et la Bête] de Disney à Stuttgart en Allemagne. Présentez-nous cette comédie musicale et votre rôle.

Thierry Gondet : La comédie musicale est une adaptation réussie du dessin animé. On en retrouve tous les personnages, les chansons, il y a même des chansons supplémentaires. Les effets spéciaux sont nombreux et les costumes somptueux. Lumière a été conçu par les américains comme l’archétype français, à savoir Maurice Chevalier. C’est un majordome un peu déluré, plein d’énergie et d’humour qui rend fou son collègue de travail, l’horloge von Unruh [Big Ben en français] dont le comportement est plutôt britannique.

Y a t’il des différences entre le dessin animé et la comédie musicale ?

Comme dit précédemment, il y a des chansons supplémentaires et d’une manière générale, l’orchestration et les parties vocales sont beaucoup plus riches. Le visuel est respecté mais enrichi pour ne pas tomber dans l’aspect “Disneyland” un peu carton-pâte-plastique.

Lumière est un majordome français. Il joue un rôle majeur tout au long de la pièce, il est le clou du spectacle pour la chanson “Sei hier Gast” [C’est la fête] à la fin du premier acte. Pour tous les spectateurs cette chanson est un moment fort de la comédie musicale, c’est souvent l’air que l’on sifflote quand on sort de la salle, comment les spectateurs allemands ont perçus la présence d’un acteur français dans ce rôle ?

Curieusement, la majorité d’entre eux ne s’en aperçoit pas. Ils pensent avoir à faire à un acteur allemand imitant l’accent français. D’une manière générale, lorsqu’ils l’apprennent, ils sont agréablement surpris.

A la sortie de ce spectacle, on entend toujours les spectateurs dire “Les effets spéciaux sont extraordinaires !”. Pourquoi disent-ils cela ? Pouvez-vous nous en décrire quelques uns ?

Ils font partie de ce que l’on appelle la “Disney Magic” et nous ne sommes pas autorisés à en parler même après la fin du contrat. On peut tout de même mentionner le plus spectaculaire : la transformation de la bête en prince à la fin qui se déroule en temps réel ou encore la desserte à thé sur laquelle est posée la petite tasse Tassilo [Zip en français], fils de la théière, et qui apparaît comme vide tout au long du spectacle.

Vous avez joué 503 fois avec toute l’équipe, pouvez-vous nous raconter une anecdote amusante ?

Il y en a beaucoup. La plus marquante a été un fou rire qui s’est déclenché juste avant “Sei hier Gast” dont l’origine reste encore aujourd’hui un mystère. La salle entière, l’orchestre et tous mes collègues de travail ont été gagnés par l’hilarité et “Sei hier Gast” a commencé 5 minutes plus tard qu’à l’ordinaire.

Quelle a été votre carrière avant de jouer dans La Belle et la Bête ?

Pour faire court : Cats à Paris, Peter Pan à Paris, Starlight Express, Grease et la Belle… en Allemagne.

A Londres, on compte plus de 15 comédies musicales à l’affiche en ce moment, l’Allemagne est aussi très riche en comédie musicale, La Bella y la Bestia [La Belle et la Bête] est arrivé en décembre 1999 à Madrid. En ce moment à Paris, il n’y a qu’une comédie musicale à l’affiche, qu’en pensez-vous ? Pourquoi ?

Les français ne sont pas très sensible à ce genre. Du fait du nombre important d’acteurs et de musiciens sur scène, il est impossible d’engager des gens célèbres dont les cachets couleraient la production. Les Français veulent des gens connus. La comédie musicale à laquelle vous faites allusion est sans doute “Notre-Dame de Paris” qui n’est pas une comédie musicale mais plutôt un genre d’opéra-rock. Les chanteurs ne sont ni comédiens, ni danseurs, la musique est sur bande de même que les chœurs. Le succès du spectacle est en grande partie lié à sa (sur)médiatisation pratiquement un an avant sa sortie, qui a créé les vedettes et les tubes du spectacle. De nombreux spectateurs se plaignent lorsqu’ils n’ont pas vus sur scène les “vedettes de la télé”, mais un remplaçant.

Si un jour la comédie musicale La Belle et la Bête était monté en France et si on vous proposait de jouer le rôle de Lumière, accepteriez-vous de le jouer, en français cette fois-ci ?

Probablement, mais les chances qu’un spectacle de cette ambition vienne jamais en France sont plus que minces…

Que faites-vous maintenant, quels sont vos projets ?

Je chante avec un groupe de comédie musicale qui tourne en Allemagne.

Je vous remercie beaucoup d’avoir répondu à ces questions et je vous souhaite une très bonne continuation. Vous avez été absolument sensationnel quand je vous ai vu l’été dernier à Stuttgart, vous m’avez fait passer un excellent moment. Je vous en remercie.

Merci beaucoup 🙂

Les archives du web : Interview de Zip, la tasse en porcelaine, par Radio 7

Dans l’attente de l’arrivée de La Belle et la Bête au théâtre Mogador, Le Rapport du Matin vous propose de relire quelques archives trouvées sur le web.

Jan-Philipp Proksch est un des acteurs de la poduction de La Belle et la Bête de Stuttgart. Il joue Tassilo [Zip en français], la tasse en porcelaine, fils de Madame Pottine [Mrs Samovard en français]. Voici la traduction d’une interview réalisée par Radio 7.

Jan-Philipp, interprétant La Bête
Si je ne l’aime pas
Qui autrement ?

Avec son grand frère au piano, Jani est déjà La Bête. Il espère que l’amour de La Belle le délivrera et qu’il redeviendra un prince. Ce serait un rôle de rêve pour cette star en herbe qui ne quitte plus la scène du Musical Theater où cette comédie musicale est jouée.

Jan-Philipp
Ce qui est le plus chouette pour moi, c’est quand le public est bon, qu’il applaudit beaucoup et qu’il jette des trucs pour moi sur la scène.

Avant les nounours qui atterrissent sur la scène, et qu’il trouve vraiment bien, il y a les répétitions. Quand Jan s’exerce sur son texte, il le fait avec Lara. Cette camarade de classe l’aide en effet à répéter son rôle :

Lara (Madame Pottine)
– Oui, oui, mon chéri.

Jan-Philipp (Tassilo)
– Non, honnêtement, c’est le moment que tout le monde attendait.

Lara (Madame Pottine)
– Ah, mon Dieu, ne serait-ce pas merveilleux ?

Lara est convaincue que Jani ira loin dans les Comédies Musicales. Déjà, elle craque quand Tassilo, la tasse en porcelaine, danse et chante !

Jan-Philipp (Tassilo)
Je saute!!
D’ici, de ma table!
J’espère
que très bientôt
je redeviendrai un humain

Lara
J’ai été le voir quatre fois, et cela m’a beaucoup plu.

Jani a déjà joué la tasse à thé de La Belle et la Bête 46 fois, et quand il fêtera ses 10 ans de scène, ce ne sera sûrement pas en tasse de porcelaine, mais bien en chantant la Bête affublé de cornes !

Jan-Philipp, interprétant La Bête
Alors je serais à la mort,
condamné.

Extrait de Die offizielle Homepage von Jani alias Tassilo, traduction et adaptation de Sébastien, Ingeborg M. et Sven-Oliver Proksch.

“La Belle et la Bête” à Paris

« Oui, mam’zelle, ça c’est la France ! »

Alors que Mary Poppins a été abandonnée, Stage Entertainment vient de lancer des auditions pour produire La Belle et la Bête – le musical de Disney – au théâtre Mogador pour l’automne 2013.

Quelques images avec cette bande-annonce espagnole…

Paris se prépare donc à vibrer avec ce musical nominé 8 fois aux Tony Awards.

Le musical “Mary Poppins” en France à l’automne 2013 ?

Stage Entertainement, qui a produit Le Roi Lion à Paris, a publié une annonce d’auditions pour les rôles du musical Mary Poppins créé à Londres en 2004. Le spectacle verrait le jour en France courant automne 2013.

Mary Poppins, vu par 10 millions dans le monde, a gagné, en 2005, le Laurence Olivier Award de la meilleure actrice et de la meilleur chorégraphie, et en 2007, le Tony Award de la meilleure mise en scène.

Quelques images…

Le Roi Lion quitte Paris

Le Roi Lion - Dernières représentations

Le Roi Lion se donnait pour la dernière fois aujourd’hui au théâtre Mogador après 3 ans de présence.

Dans un communiqué intitulé « Du jamais vu », Stage Entertainment France qui produit le spectacle en France, reprenait quelques chiffres :

« Avec 1 300 000 spectateurs, près de 1 000 représentations au théâtre Mogador et 3 Molières en 2008, Le Roi Lion a su gagner le cœur des Français et devenir, en 3 saisons, le plus beau succès de ces dernières années. Retour sur l’aventure rugissante de Broadway-sur-Seine…

Avec Le Roi Lion, Stage Entertainment France s’était lancé un pari fou : celui d’offrir au public français le meilleur musical de Broadway, en français, et de faire du théâtre Mogador, transformé pour l’occasion, un écrin dédié au théâtre musical populaire à Paris.

Un pari réussi aujourd’hui puisque 1 300 000 spectateurs sont venus applaudir la troupe au théâtre Mogador depuis le 4 octobre 2007. Au cours des 3 saisons, le théâtre Mogador a connu un taux de remplissage exceptionnel moyen de 90 %, représentant à lui seul pas moins de 12 % des entrées des théâtres privés. Une première en France !

Chaque soir, la magie a opéré grâce aux 40 artistes, 10 musiciens et 50 techniciens qui, sur scène ou dans l’ombre, ont donné le meilleur pour offrir aux spectateurs un spectacle unique. Pendant 2h40, pas moins de 400 costumes, 200 masques, 25 espèces d’animaux et des tableaux originaux ont transporté le public au cœur de la savane, pour suivre les péripéties de Mufasa, Simba, Nala, Rafiki, Scar et Zazu entre chants traditionnels Sud-Africains et chansons d’Elton John et Lebo M.

A aventure exceptionnelle, chiffres impressionnants !

Au cours des 3 saisons, il a fallu aux techniciens changer 20 000 ampoules, recharger l’équivalent de 36 920 piles pour les micros, tirer plus de 40 km de câblage électrique à travers le théâtre Mogador ou encore utiliser 164 000 litres de CO2 pour la fumée du spectacle.

Costumes et maquillage ont demandé beaucoup d’attention également : 3 600 heures de perlage pour les corsets portés par les comédiens, 150 heures de changement de plumes rien que pour la marionnette de Zazu et 6 000 heures de maquillage (pour 211 680 lingettes démaquillantes utilisées). Mention spéciale pour les habilleuses de la troupe qui ont chacune porté 14 768 kilos de costumes et lancé 6 804 machines à laver en 3 saisons ! »

Dernière le 25 juillet 2010 !

Cela a été annoncé il y a quelques semaines, la dernière du Roi Lion au théâtre Mogador à Paris aura lieu le dimanche 25 juillet 2010.

« Nous souhaitons rester sur ce succès public et critique et ainsi laisser aux français un excellent souvenir du Roi Lion. Nous avons accueilli plus d’1 million de spectateurs à Mogador depuis le 4 octobre 2007 et en sommes enchantés mais nous pensons que c’est le bon moment pour annoncer la fin du spectacle » a déclaré Sandrine Mouras, directrice générale de Stage Entertainment France, le producteur du spectacle.

Avec plus d’un million de spectateurs et en étant joué 7 fois par semaine, Le Roi Lion a montré qu’un spectacle musical de qualité pouvait se donner sur une longue période dans un théâtre.